Si vous vous intéressez à l’alimentation de votre chien, vous avez très certainement eu l’occasion d’assister, voire de participer, à de vastes débats sur les bienfaits de l’alimentation à base de viande à os crue dite « naturelle » ou sur l’équilibre alimentaire des formules nutritionnelles proposées par les fabricants d’aliments commerciaux pour animaux de compagnie.
Les objectifs, avantages et inconvénients de ces deux approches ont déjà été très largement traités sur le présent site et je n’y reviendrai donc pas. Il est intéressant, en revanche, de comprendre d’où vient le désaccord fondamental entre les partisans d’une alimentation ménagère crue et les partisans d’une alimentation industrielle dite équilibrée.


Les premiers expliquent que nourrir un chien ne requiert aucune compétence ou connaissance scientifique. Dans la mesure où le maître veille à apporter à son chien les aliments dont ce dernier se nourrirait à l’état naturel, l’équilibre nutritionnel est garanti. L’argument phare des utilisateurs est le suivant : pour se nourrir ou nourrir ses enfants, l’être humain ne pèse pas ses aliments et ne fait aucun calcul. Il ne cherche pas à connaître la valeur nutritionnelle de ce qu’il mange et à aucun moment il n’évalue les proportions de vitamines, minéraux, oligo-éléments, protéines, lipides, glucides et fibres qu’il ingère, sans pour autant que cela ne nuise à sa santé.

                   
photo publiée avec l'aimable autorisation de l'élevage Vag-ner's Memory

Les seconds expliquent a contrario que nourrir un chien requiert de solides compétences en chimie et nutrition clinique. Dans la mesure où le chien est nourri par l’homme, ce dernier doit veiller à lui apporter en juste proportion tous les nutriments essentiels à sa survie et à son maintien en bonne santé. Domestiqué depuis plus de 12 000 ans, le chien a perdu depuis longtemps l’instinct de choix qui, dans la nature, pousse les animaux sauvages à choisir les aliments adaptés à leurs besoins. Il est donc important de lui proposer une alimentation étudiée pour couvrir l’ensemble de ses besoins. Or, le métabolisme du chien (carnivore non strict) est rigoureusement différent de celui de l’être humain (omnivore) et il est donc impossible de lui assurer une alimentation équilibrée en lui proposant un plan alimentaire similaire au nôtre.

source : http://flickr.com/, auteur : lili chin

Où est la vérité ?


Au milieu, comme souvent…


Examinons les faits d’un œil rationnel.

Il est faux d’affirmer que nourrir un chien est aussi facile que de nourrir un enfant. Le chien est un carnivore, avec une mâchoire puissante, un estomac volumineux, des intestins courts en lien avec une flore intestinale d’environ 10 000 bactéries par gramme, contre 10 000 000 de bactéries par gramme pour l’être humain. Ces bactéries jouent un rôle prépondérant dans la dégradation et l’assimilation des nutriments. Le fait que les intestins du chien comportent environ 1000 fois moins de bactéries que ceux d’un être humain rend son système digestif moins performant (dans le sens où il tolère une moins grande variété alimentaire). Le chien, en tant que carnivore, est conçu pour digérer un éventail restreint d’aliments : les légumes crus, les féculents, certains fruits ou certains aliments transformés (contenant de la cellulose, de l’amidon, de la théobromine, de la solanine etc.) que nous consommons habituellement sont pour lui indigestes, voire dangereux. Par définition, un omnivore comme l’être humain est fait pour manger « de tout ». Pour couvrir ses besoins nutritionnels, il lui suffit donc théoriquement de manger varié (cuit, cru, végétaux, produits carnés, sucres etc.). Le chien, lui, doit trouver tous les nutriments nécessaires à sa survie dans une catégorie limitée d’aliments : les cibler correctement est donc primordial pour éviter les carences, les excès ou les intoxications.



source : http://flickr.com/, auteur : this year's love

Est-il pour autant exact d’affirmer que nourrir son chien nécessite de connaître et d’élaborer des calculs scientifiques à la portée des seuls laboratoires de recherche ? Assurément non. Les aliments industriels pour animaux de compagnie sont fabriqués à partir d’ingrédients transformés (broyage-cuisson-extrusion-conservation), ayant perdu leurs valeurs nutritionnelles de départ (dénaturation des protéines, destruction des vitamines et des enzymes, déstructuration des molécules en général). Les fabricants se retrouvent donc dans l’obligation de récréer artificiellement les éléments altérés par le processus de fabrication du produit fini. Arriver à réincorporer dans l’aliment industriel de façon équilibrée tous les nutriments qui se trouvaient au départ dans les produits frais devient alors un exercice très difficile. Dans ce contexte, l’utilisation de formules chimiques complexes s’explique par le souci d’imiter au mieux la nature dans toute sa subtilité.

 
Finalement, que choisir ? C’est avant tout une question de conviction personnelle. Elaborer pour votre compagnon à quatre pattes une ration ménagère équilibrée est tout à fait possible avec des calculs simples (rendez-vous dans la rubrique « calculateurs » du site). Si distribuer une alimentation commerciale vous tranquillise et vous semble plus commode, vous pouvez tout simplement vous appliquer à choisir un aliment industriel de qualité adapté aux besoins de votre animal (rendez-vous dans les rubriques « alimentation commerciale » et la page de la présente rubrique intitulée  « Fabricants d'alilments secs à l’honneur »).




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