En préambule, je me contenterai de reproduire sans les commenter les propos des Dr. Lea Stogdale, DVM, Diplomate ACVIM et Garcea Diehl, DVM, extraits d’un courrier adressé en Octobre 2003 à la Revue Vétérinaire Canadienne :


 “Becoming competent in nutrition requires a great deal of reading and research — most of which is boring, contradictory, and confusing. We understand why the majority of veterinarians do not elect to spend their continuing education time on studying this field; it's so much easier and more efficient to recommend a bag of commercial pet food.”

Traduction française :
 
“Devenir compétent dans le domaine de la nutrition impose de nombreuses lectures et recherches, pour la plupart très fastidieuses, contradictoires et confuses. Nous comprenons pourquoi la majorité des vétérinaires choisissent de ne pas consacrer ce qui leur reste de temps de formation à approfondir ce domaine; c’est tellement plus facile et plus rapide de recommander un sac d’aliment commercial pour animaux.”


Tous les vétérinaires et futurs vétérinaires non spécialisés doivent prendre conscience qu’ils suivent à la base un cursus généraliste : au sortir de l’école, ils ne bénéficient pas forcément de toutes les clefs leur permettant de mener des consultations en nutrition ciblées, en particulier lorsqu’il s’agit de nutrition clinique. 



rayonnages d'aliments diététiques en cabinet vétérinaire
source : http://flickr.com/, auteur : jeffrey beall
 
Les études médicales publiées par voie de presse, quant à elles, n’offrent pas plus de garantie. Dans un numéro de la Semaine Vétérinaire paru en 1994, le Docteur Pommier nous explique que « le choix des essais publiés dépend généralement du laboratoire commanditaire de l’étude, qui est propriétaire des résultats. Ce choix peut être à l’origine de ce que l’on peut appeler ‘un biais de publication’ : généralement, seuls les bons essais sont publiés ». Comme la recherche a un coût, la quasi-totalité des études vétérinaires actuellement effectuées sont commandées par les fabricants d’aliments industriels eux-mêmes. Celles qui ne seraient pas à l’initiative directe des fabricants (mais d’une Ecole Vétérinaire par exemple) sont quant à elles « sponsorisées » et financées par ces mêmes fabricants. Les résultats d’études avancés par les producteurs de petfood (affirmation du type « les études le prouvent, nos produits aident les chiens à vivre jusqu’à deux ans de plus »…  par rapport à quoi ?) ne peuvent donc être considérées comme fiables.


Il me paraît ainsi très important que vétérinaires et étudiants en médecine vétérinaire prennent le temps de se former de manière approfondie et indépendante dans le domaine de la nutrition animale, ceci dans le but de défendre leurs intérêts face aux fabricants d’aliments commerciaux, dont ils sont une des cibles privilégiées. Choisir de proposer à ses clients tel aliment diététique (gamme canine ou féline)  plutôt qu’un autre ne devrait jamais être orienté par le discours promotionnel des délégués commerciaux, mais bien par la certitude que cet aliment présente toutes les garanties de qualité et de sécurité sanitaire adaptées à la pathologie ou la sensibilité de l'animal.






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