1. Besoins énergétiques du chien      


S’il existe un critère de choix alimentaire dont la majorité des propriétaires de chiens n’a jamais entendu parler, c’est bien le besoin énergétique. C’est pourtant le tout premier  élément qui devrait guider le maître dans le choix du régime alimentaire de son compagnon animal.                     

                       
Qu’est-ce que le besoin énergétique ? Il s’agit très simplement du nombre de calories (unité de mesure de l’énergie métabolisable) nécessaire pour couvrir les dépenses énergétiques de l’organisme (respiration, contractions musculaires etc.). Ces calories sont fournies à l’organisme par les macronutriments contenus dans les aliments (lipides, protéines et glucides assimilables).
 


La couverture des besoins énergétiques est optimum lorsque le poids de l’animal et la répartition entre sa masse musculaire et sa masse graisseuse sont stables. Un régime alimentaire dont l’apport énergétique est supérieur au besoin énergétique du chien entraîne à terme une obésité avec troubles de santé associés. A l’inverse, un régime alimentaire dont l’apport énergétique est inférieur au besoin énergétique du chien entraîne un dépérissement avec troubles de santé associés. Faute d’informations, nombreux sont les maîtres qui négligent cette notion d’apport énergétique et jouent alors au « yoyo » avec la composition et le volume des rations de leur chien : « il a maigri, je vais lui augmenter ses rations » ou «il ne profite pas assez,  je vais lui donner plus de viande », puis « il devient trop gros, je vais diminuer ses rations » ou « je vais lui donner moins de féculents ». Ce phénomène préjudiciable à la santé du chien pourrait très facilement être évité si les propriétaires prenaient la peine de calculer le besoin énergétique de leur animal afin d’adapter ses repas à la densité énergétique de l’aliment distribué, tant en alimentation ménagère qu’industrielle. Attention : le tableau de rationnement indicatif figurant sur les emballages des aliments industriels ne devrait servir que de repère, pas de référence, car les fabricants voient souvent large. De plus, à gabarit égal, tous les chiens n’ont pas le même besoin énergétique (pour le calcul de la densité énergétique d’un aliment : cf. Alimentation commerciale > La formule nutritionnelle).  

 

 


 

 

Comment calculer le besoin énergétique d’un chien ? Le plus simple est d’utiliser le calculateur BEEM du site (clic sur nourrirsonchien.wifeo.com/calculateurs.php). Ce calculateur utilise la formule proposée par la Dépêche Vétérinaire dans le tome 1 de ses cahiers techniques sur la nutrition clinique des carnivores domestiques, qui prend en compte les coefficients suivants :
 

*Coefficient racial : 0,8 pour les races nordiques (siberian husky, samoyède, malamute etc.) ; 0,9 pour les beagles et les cockers ; 1,1 pour les lévriers et les dogues allemands ; 1 pour les autres races.
**Coefficient comportemental : 0,7 pour les tempéraments léthargiques ; 0,8 pour les tempéraments très calmes ; 0,9 pour les tempéraments calmes ; 1 pour les tempéraments stables ; 1,1 pour les tempéraments actifs ; 1,2 pour les tempéraments hyperactifs. 
***Coefficient physiologique : 0,8 pour les chiens âgés sédentaires en bon état de santé ; 0,9 pour les chiens âgés actifs en bon état de santé ; 0,8 pour les chiens castrés (mâle ou femelle), 1 pour les chiens adultes en bonne santé, de 2 à 1 pour les chiots en croissance (post sevrage). 
NB : pour les chiots de race géante, les chiennes en gestation ou allaitantes et les chiens atteints de troubles cliniques (diabète, cancer, traumatisme etc.), consultez votre vétérinaire.

 

les lévriers ont un métabolisme à part
source : http://flickr.com/, auteur : jumping lab

2. Part des protéines dans la couverture des besoins


La plupart des propriétaires de chien ont parfaitement conscience de l’importance des apports en protéines dans l’alimentation d’un carnivore. Dans le cadre d’une alimentation industrielle, il convient cependant de ne pas utiliser le taux de protéines indiqué sur l’emballage comme élément de comparaison entre deux produits.

 

le poisson, une excellente source de protéines

Tout d’abord, le taux de protéines d’un aliment ne renseigne pas sur la qualité de ces dernières (se référer à la liste des ingrédients pour connaître les sources de protéines utilisées). Ensuite, l’évaluation de la teneur en protéines d’un aliment n’a d’intérêt qu’au regard de sa densité énergétique et non au regard de la proportion des autres nutriments (glucides, lipides, vitamines, sels minéraux etc.). Ce qui est important, c’est la part d’énergie couverte par les protéines de la ration, autrement dit le rapport entre la quantité de protéines ingérée et la quantité de calories fournie par l’aliment (ratio protido-calorique). Chez un carnivore en bonne santé, un apport minimal en protéines (qui fournit à l’organisme les acides aminés essentiels) doit être respecté. Mais en dépit de recherches de plus en plus poussées sur l’alimentation des carnivores domestiques, personne n’est aujourd’hui en mesure de déterminer avec précision quels sont les besoins nutritionnels d’un chien ou d’un chat. Si un ratio protido-calorique minimal a pu être défini pour différents profils de chiens (et encore, il est susceptible de révision à la baisse dans certains cas pathologiques), les spécialistes en nutrition canine se disent actuellement incompétents à établir un ratio protido-calorique maximal théorique. Des expériences en laboratoires de recherche ont non seulement démontré que des chiens nourris avec des taux élevés de protéines (jusqu'à 45%) ne développaient aucune pathologie au regard de chiens nourris avec un taux modéré à faible de protéines (15 à 20%), y compris dans le cas de chiens âgés, mais encore qu'un régime élevé en protéines n'aggravait pas les insuffisances rénales déjà diagnostiquées. Il est donc désormais établi que les protéines en elle-même ne sont pas néfastes pour le fonctionnement rénal des chiens. Les observations tendent cependant à démontrer qu’une élévation très nettement supérieure au minimum recommandé du taux de protéines au détriment des fibres entraînait à terme une obésité.
Exemples de ratio protido-calorique minimal pour un chien adulte en bonne santé (en g/100kcal) :
Chiens < 10kg = 5,5g/100kcal
Chiens de 10 à 25kg = 6g/100kcal
Chiens > 25kg = 6,5g/100kcal
Chiens âgés (à partir de 7 ans pour les chiens > 25 kg, 9 ans pour les autres) = 7 g/100kcal
Ajouter de 0,5 à 1 point lors de besoins en protéines accrus (compétition sportive ou période de chasse, par exemple).

       
                          
                        

                           source : http://flickr.com/, auteur : anthonychammond

3. La digestibilité des aliments


Qu’est-ce que la digestibilité d’un aliment ? La digestibilité est étroitement associée à la valeur biologique de l’alimentation. Tous les aliments contiennent une certaine quantité de nutriments, mais ces nutriments ne sont pas tous assimilables par l’organisme. En fait, seuls les nutriments d’une valeur biologique élevée sont exploitables par l’organisme. Concrètement, à quantité égale, une viande à 22% de protéines d’une faible valeur biologique fournira moins de protéines à l’organisme qu’une viande à 18% de protéines de valeur biologique élevée. Autrement dit, plus la valeur biologique de l’aliment (biodisponibilité) est élevée, plus ce dernier est digestible.


 

Comment estimer la digestibilité d’un aliment ? Un moyen simple d’estimer la digestibilité d’un aliment sans avoir à faire de savants calculs est le rapport entre la quantité d’aliment ingéré et la quantité de selles émises par le chien. Plus l’aliment est digestible, plus le rapport entre le nombre de grammes d’aliment ingéré et le nombre de grammes de fèces produits est faible. Autrement dit, plus l’aliment est digestible, plus la quantité de selles émises est diminuée par rapport à la quantité d’aliment ingéré. A noter cependant : qu’ils soient ménagers ou industriels, les régimes spécifiquement élaborés pour les chiens vieillissant ou souffrant d’obésité sont riches en fibres insolubles, qui diminuent la digestibilité de l’aliment. Dans ces cas-là, cette diminution de la digestibilité est volontaire : elle a pour but de rassasier le chien tout en fluidifiant le transit intestinal. L’augmentation du volume des selles qui l’accompagne ne doit donc pas être considérée comme un gage de mauvaise qualité de l’alimentation. Le Merck Veterinary Manual estime que les aliments commerciaux secs pour chiens présentent un taux d'assimilation (digestibilité) compris entre 60 et 90%.
 
 



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