Le consommateur moyen à la recherche d'une nourriture adaptée à son animal favori est souvent perdu dans la jungle concurrentielle du préfabriqué alimentaire. Il entend parler de haut de gamme, d'aliments spécialisés pour chiens actifs, chiens sédentaires, chiens âgés, chiots et chiennes gestantes, petits, moyens et grands chiens, parfois même d'aliments conçus pour les besoins  précis de telle ou telle race, comme le berger  allemand, le yorkshire terrier ou le labrador  retriever ! Les mentions portées sur l'emballage de  ces produits, quant à leur composition notamment, ne l'aident guère à choisir tant les  termes employés sont imprécis ou, à l'inverse, excessivement savants. La plupart du temps, le  consommateur s'en remet soit au hasard, soit  aux  conseils de son vétérinaire ou de son  éleveur, soit à la renommée d'une marque. Hors,  les choix « aveugles », qu'ils résultent du hasard  ou de l'opinion d'un tiers, sont rarement les  meilleurs. Il est donc nécessaire d'apprendre à  décoder une fiche produit (ordre de lecture, signification des termes employés, différence entre « bas de gamme » et « haut de gamme » etc.).


Avant tout, on distinguera trois grandes familles d'aliments industriels pour animaux: les aliments humides (conserves), les aliments semi-humides (sachets) et les aliments secs (croquettes).


Les conserves de pâtées pour chiens sont constituées à 80% d'eau... ce qui amène leurs utilisateurs à acheter à un prix très élevé une alimentation faiblement nutritive. Les pâtées en boîtes disponibles dans les grandes surfaces ou les animaleries sont essentiellement fabriquées à partir de sous-produits animaux, source de protéines de piètre qualité. Certaines de ses pâtées sont dites complètes (théoriquement, cela signifie que rien ne doit être ajouté à la ration), d’autres sont destinées à être mélangées avec des flocons de légumes et de céréales, du riz blanc ou des légumes frais. Afin de renforcer l’appétence de ces pâtées, les producteurs y ajoutent des gelées, des graisses et des arômes qui en font des aliments généralement très appréciés du chien. L’appétit du chien pour sa gamelle n’est cependant pas un critère d’évaluation qualitative de la ration, d’autant plus que certaines des substances aromatiques et conservatrices utilisées dans les conserves deviennent toxiques au fur et à mesure qu’elles s’accumulent dans l’organisme. Toutefois, depuis quelques années, certains fabricants proposent des aliments en boîte à base de viande et de bouillon exempts de sous-produits et de substances artificielles : leur prix d'achat reste malgré tout très élevé par rapport à des aliments secs ou à de la viande fraîche. Notons enfin qu’une fois entamés, les aliments humides se détériorent très rapidement, même gardés au réfrigérateur. Le rapport qualité-prix des conserves de pâtées pour chien en fait donc une formule d’alimentation peu intéressante, tant d’un point de vue nutritionnel que financier.


source : http://flickr.com/, auteur : boxercab


Les aliments semi humides sont sans doute les aliments les moins représentés en alimentation canine (on en trouve une plus grande variété en alimentation féline). Ils contiennent de 25 à 60% d'humidité. Les moins humides se vendent sous forme de croquettes ou « bouchées » moelleuses (conditionnement en petits volumes pour éviter le dessèchement une fois ouvert). Les plus humides sont vendus en « sachets fraîcheurs » individuels sous forme de morceaux de viande et sous-produits animaux. Tout comme les aliments humides, les aliments semi humides présentent l’inconvénient de contenir de nombreux additifs plus ou moins suspects. Leur rapport qualité-prix est souvent élevé et leur stockage est malaisé (une fois entamés, il se dessèchent assez rapidement). En général, ils conviennent bien aux chiens difficiles, qui apprécient à la fois leur arôme et leur consistance.


source : http://flickr.com/, auteur : laffy4k

Les aliments secs se subdivisent en deux grandes familles : les aliments secs complets (souvent appelés « croquettes » par les francophones européens et « moulées » par nos amis canadiens) et les compléments (flocons de céréales et de légumes, pâtes séchées ou riz soufflé), destinés à être mélangés avec des produits carnés (viande fraîche ou pâtées en boîtes). Les ingrédients qui les composent sont extrudés, c'est-à-dire cuits à de très hautes températures jusqu'à déshydratation quasi totale. Lorsque vous ouvrez l'emballage, ils contiennent en moyenne 10% d'humidité. Certains de ces aliments secs, parfois désignés sous le vocable de « soupe », sont destinés à être réhydratés avec de l'eau chaude avant consommation par l'animal. Le danger de ces soupes réside essentiellement dans le fait qu'elles prennent dans l'estomac un volume important, puisque l'eau fait gonfler les éléments qui la composent. Ce gonflement, en particulier chez les chiens actifs, augmente considérablement le risque de torsion ou retournement d'estomac, pathologie mortelle en l'espace de quelques heures si une intervention chirurgicale n'est pas rapidement pratiquée. Personnellement, la « soupe » industrielle est un mode d'alimentation que je déconseille formellement aux propriétaires soucieux de la bonne santé de leur compagnon à quatre pattes.


chiens actifs : éviter les soupes !
source : http://flickr.com/, auteur : elviskennedy


Les croquettes traditionnelles sont destinées à être servis au chien tel quel. Ce type de produits est aujourd'hui le plus représenté et le plus vendu parmi les différents aliments industriels pour chiens et chats, en raison de son faible coût de fabrication et d'achat (par rapport aux boîtes, notamment) et de la facilité de stockage et d'utilisation qu'il représente. Il existe une très grande variété de croquettes sur le marché. Certaines sont commercialisées dans les rayons de différentes enseignes de la grande distribution (super et hypermarchés), d'autres ne se trouvent que dans les boutiques spécialisées, les coopératives agricoles ou les cabinets vétérinaires. Les prix, quant à eux, font le grand écart. De 20 centimes d'euros à 12 euros le kg pour certains aliments vétérinaires, il y en a pour tous les portefeuilles. Mais quelle différence existe-il entre ces différents produits ? Bien qu’aucune réglementation n’impose de classification aux fabricants (sauf en ce qui concerne les aliments dits « diététiques »), vous avez sur le marché quatre gammes de croquettes différentes : les aliments bas de gamme, sans mention particulière sur l'emballage quant à leur qualité, les aliments de milieu de gamme, reconnaissables à la mention « aliment de qualité supérieure » sur l'emballage du produit, les aliments haut de gamme, portant la mention premium ou super premium sur l'emballage et les aliments diététiques (à ne pas confondre avec les aliments premium ou super premium distribués par des vétérinaires), à visée thérapeutique (pour chiens souffrant, par exemple, d'insuffisance pancréatique, de troubles cardiaques etc.). Vous trouverez facilement des aliments bas et milieu de gamme dans les épiceries de quartier, les superettes et les grandes surfaces, ainsi que dans certaines coopératives agricoles. Les aliments haut de gamme s'achètent dans les animaleries, les grandes surfaces spécialisées, la plupart des coopératives agricoles et les cabinets vétérinaires. Les aliments vétérinaires sont vendus sur prescription médicale, par les vétérinaires uniquement. Leur composition est adaptée à la pathologie de l'animal. Si on exclut les aliments vétérinaires, la différence entre le bas, le milieu et le haut de gamme se situe au niveau du ratio produits d'origine animale et produits d'origine végétale, ainsi qu'au niveau de la qualité nutritionnelle des différents ingrédients. Autrement dit, plus vous montez en gamme, plus vous trouvez de protéines animales dans les aliments et plus la qualité de ces protéines animales est élevée. La qualité des protéines se mesure à leur digestibilité. Plus elles sont assimilables, plus elles profitent à l'organisme de votre chien. De manière générale, les protéines de meilleure qualité sont fournies par la viande, c'est-à-dire la chair, ou muscle, de l'animal.


                                 

ration de croquettes

 

Attention cependant, à l’exception des aliments dits « diététiques », aucune législation ne règlemente les appellations de type « premium » ou « qualité supérieure ». C’est donc à l’acheteur potentiel d’être vigilant quant à la composition du produit qu’il a choisi.

 
Deux mots tout de même sur le procédé de fabrication dit « d’incorporation à froid », trop souvent confondu avec une « déshydratation à froid » (moins de 0°) des matières premières, inusitée en alimentation canine. A ma connaissance, il n’existe en France que très peu de distributeurs qui proposent ce genre d’aliments à la vente. Les plus confidentielles sont de fabrication artisanale mais garantissent néanmoins aux acheteurs la stabilité des formules nutritionnelles employées. La plus connue appartient à un grand groupe français qui commercialise ses produits dans plusieurs pays du monde. L’incorporation à froid des ingrédients implique que ces derniers soient cuits séparément, puis mélangés à froid avec les vitamines et oligo-éléments rajoutés. L’intérêt de cette formule de fabrication est qu’elle garantit la stabilité nutritionnelle du produit fini car elle n’induit aucune altération des graisses, des vitamines ou des oligo-éléments incorporés à l’aliment au cours du mélange à froid des différents ingrédients. Elle permet également l’utilisation d’huile végétale non chauffée, riche en antioxydants naturels (polyphénols et vitamine E). Son inconvénient est que ce mode de fabrication aboutit souvent à la production d’un aliment très gras (de 20 à 23% de lipides), très énergétique, certes très appétent mais qui ne conviendra pas aux chiens en surpoids ou ayant tendance à l’embonpoint.

 

 

 




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