La composition des aliments industriels pour animaux varie en fonction des marques, des process de fabrication et de conditionnement (conserves, soupes, croquettes), mais surtout des gammes de produits. Dans un aliment dit « haut de gamme », vous ne devriez jamais trouver, par exemple, de sous-produits animaux. A l’exception des aliments « bio », les végétaux utilisés en alimentation commerciale pour animaux domestiques sont en revanche toujours des sous-produits et ce pour des raisons économiques évidentes : à l’heure ou une partie de la population mondiale souffre de la famine, il est important que toute la production agricole soit valorisée.

 
Le terme sous-produits désigne les résidus des produits destinés à la consommation humaine; à savoir pour les céréales : les enveloppes, les brisures, les grains abîmés, moisis, pollués chimiquement (pesticide, herbicide, engrais) ; et pour les matières animales : les becs, plumes, cornes, sabots, fourrure, nageoires etc. L’incorporation aux aliments pour animaux domestiques de sous-produits animaux dits « à risque » (ganglions, contenu des intestins, urine) est interdite par la Règlementation Européenne. Outre leur provenance douteuse et leur taux de toxicité parfois plus élevé que cela n'est légalement toléré en matière de consommation humaine (pour les végétaux), les produits secondaires contiennent des protéines de piètre qualité et sont donc faiblement nutritifs. La viande et les céréales entières leur sont toujours préférables.

 

les pattes de poulet sont considérées comme des sous-produits
source : http://flickr.com/, auteur : jess

 

Le terme hydrolysats désigne des protéines animales décomposées dans l'eau par l'ajout d'une solution d'acide sulfurique, le tout chauffé à haute température (on obtient alors des acides aminés, micro composants des protéines). Ils forment une pâte incorporée par la suite au reste de la préparation pour cuisson. Les hydrolysats incorporés aux aliments pour animaux de compagnie sont généralement fabriqués à partir de sous-produits. Dans les aliments diététiques pour animaux souffrant d’intolérance ou d’allergie alimentaire, l’hydrolyse des protéines permet de réduire la taille des molécules à une densité telle que l’organisme ne les détecte plus et n’a donc plus de réactions indésirables (diarrhée, prurit, eczéma).


Le terme farine désigne une poudre issue du broyage de matières animales ou végétales. De la qualité de ces matières premières dépend la qualité de la farine. Pour ce qui est des farines animales, les farines dites « de viande » sont évidemment préférables aux autres. Les appellations imprécises, telles que « farine de volaille » ou « farine de poisson », cachent l'usage de sous-produits.


Les termes viande fraîche s’opposent à celui de farine. La réduction de produits ou sous-produits animaux en farine implique l’exposition à l’air libre des molécules qui la composent. Soumis à l’oxydation, même peu de temps, les particules alimentaires perdent donc de leur valeur nutritionnelle avant même d’entrer dans la chaîne de fabrication industrielle du fabricant pour y subir le traitement thermique et l’extrusion nécessaires à l’obtention du produit fini. La viande fraîche, elle, a conservé toute sa valeur nutritive au moment d’intégrer la chaîne de fabrication. Voilà pourquoi la viande fraîche doit être considérée comme qualitativement supérieure à la farine de viande. Attention toutefois : la mention « viande fraîche », sans autre précision du fabricant, ne permet pas de connaître la teneur totale en viande du produit fini (par exemple : 50% de viande fraîche ne donnent pas 50% de viande dans le produit fini dans la mesure où la viande perd de 20 à 50% de sa masse totale après cuisson et dessiccation).


Le terme cendres désigne le résidu minéral du produit (ce qu'il en reste après combustion). Un taux aux alentours de 7% reste normal et acceptable. Au délà de 8%, il convient d'être prudent : un excès de certains minéraux peut être nocif pour la santé.
A partir de 13% (pour un aliment sec comportant en moyenne 10% d'humidité), la toxicité pour les reins est médicalement constatée.
 

un taux élevé de cendre révèle la présence d'os dans le produit
source : http://flickr.com/, auteur : hynkle


 

En dernière intention, vous verrez fréquemment apparaître sur les informations produit un certain nombre de mots savants, incompréhensibles pour qui n'a pas suivi des études de chimie. Ces mots désignent des éléments ajoutés en bout de fabrication, tels que les vitamines de synthèse (riboflavine, biotine, choline etc.), les minéraux (oligo-éléments, magnesium, potassium etc.), les colorants, les exhausteurs de goût, les antioxygènes (ou antioxydants), les agents de texture et les conservateurs, souvent désignés sous le vocable générique « additifs CEE ». En matière d'aliments industriels pour animaux, les produits garantis sans colorant ni conservateur chimique ne se rencontrent guère que dans le haut de gamme (en général des aliments secs). Lorsqu'un aliment pour animal est exempt de colorant et préservé à l'aide de conservateurs naturels (vitamines E, par exemple), cette indication apparaît clairement sur l'emballage. Depuis peu, les fabricants français d'aliments pour animaux se voient obligés d'indiquer sur l'emballage de leurs produits la présence ou l'absence d'OGM, ceci afin de répondre à l’impératif de traçabilité en matière d’aliments provenant de l’agriculture biologique.


Les fabricants ont pour obligation de faire figurer sur l'emballage de leurs produits la liste des ingrédients qui le composent. Ces ingrédients doivent être mentionnés dans un ordre décroissant d'importance quantitative, autrement dit, du plus présent au moins présent. Si nous gardons à l'esprit que le chien est un carnivore, le premier ingrédient à apparaître dans la rubrique « composition » devrait être une source de protéines animales. Un aliment dont le premier ingrédient est un ingrédient d'origine végétale ne peut en aucun cas répondre aux besoins d'un carnivore domestique. C'est pourtant le cas de la totalité des aliments « bas de gamme », commercialisés via la grande distribution. Ces produits d'origine végétale sont essentiellement des céréales, qui représentent pour les industriels une source de protéines et de fibres à bas prix.

 

exemple d'information produit

 

Mais attention : le simple fait de voir apparaître en haut d'une fiche produit une source de protéines animales, comme le poulet, l'agneau, la farine de viandes ou le saumon, ne doit pas leurrer le consommateur. En effet, les grands fabricants d'aliments industriels pour animaux - en particulier lorsqu'ils commercialisent des produits à des prix très élevés sous l'appellation « aliments de qualité supérieure », « premium » ou « super premium » - choisissent de faire apparaître séparément, dans la liste des ingrédients, chaque sorte de céréales (maïs, blé, riz, soja etc.)... ce qui a pour effet d'empêcher l'acheteur potentiel d'évaluer la teneur totale en céréales du produit. A l'inverse, ces mêmes fabricants regroupent généralement les ingrédients d'origine animale sous des termes génériques (protéines de volailles, graisses animales etc.) afin de pouvoir les faire apparaître en début de liste et donner ainsi l'impression à l'acheteur que ces aliments contiennent plus de produits animaux que de produits céréaliers.

Ajoutons à cela que le taux de présence des ingrédients dans le produit fini est évalué à partir de leur poids de matière non transformée et non de leur poids de matière sèche, c'est-à-dire après extrusion pour obtention de l’aliment prêt à être commercialisé. Ainsi, un ingrédient ayant un fort taux d’humidité pourra devancer dans la liste un ingrédient moins humide, alors qu’une fois déshydraté par l’extrusion, le premier ingrédient sera présent en moins grande quantité que le second. Or, la viande contient beaucoup plus d’humidité que les céréales. Le fait de la voir arriver en tête de liste des ingrédients d’un aliment sec pour animaux domestiques n’est donc pas significatif quant à son taux de présence réel dans ce dernier.
En réalité, l'immense majorité de ces aliments dits « haut de gamme » contient en moyenne un taux de céréales deux fois supérieurs à celui des produits d'origine animale. Au niveau de la production internationale d'aliments secs pour chien, on constate que plus de 98% d'entre eux contiennent plus de céréales que de produits et sous-produits animaux.
Par exemple, un des géants internationaux de l'industrie alimentaire pour animaux de compagnie annonce sur l'emballage d'un de ses produits phares dits « haut de gamme » que ce dernier comprend 33% de poulet et de dinde... les 67% restant étant composés de céréales, d'additifs synthétiques et de compléments alimentaires. En moyenne, la proportion de produits carnés (farines et sous-produits éventuels compris) entrant dans la composition d'un aliment sec pour chien varie de 10% à 35% selon les marques et les gammes.

 

source : http://flickr.com/, auteur : u m a m i
Mais alors, que signifient les mentions de type « riche en viande » sur les emballages de certains produits ? Disons simplement que le législateur n'a pas la même définition du mot « riche » que notre dictionnaire... Pour avoir le droit de déclarer son produit « riche en poulet », « riche en poisson » ou « riche en viande », le fabricant doit intégrer de 14 à 25% de cet ingrédient à son produit fini. Les mentions de type « poulet et riz », ou « agneau et riz » vous garantissent, quant à elles, que le produit contient plus de 26% de poulet et riz mélangés, ou d'agneau et riz mélangés.
 
Que le consommateur se rassure : dans un aliment de bonne qualité (à base de viande fraîche et non de farines ou de sous-produits animaux), 20% de viande apportent en moyenne 70% des protéines de la ration. Un % de viande inférieur au % des produits végétaux ne correspond donc nullement à un % de protéines animales inférieur au % de protéines végétales.
 
Deux mots enfin sur l’analyse nutritionnelle d’un aliment commercial, dont le détail sur l’emballage est également obligatoire (protéines, lipides, cellulose, cendres brutes et humidité) et qui figure la plupart du temps juste en dessous de la liste des ingrédients. Il faut savoir que cette analyse n’indique pas le pourcentage réel des nutriments dans l’aliment. Selon les choix du fabricant, cette analyse exprime la proportion moyenne des nutriments (analyse moyenne) ou la proportion minimale (par exemple : protéines : 20% minimum). L’analyse nutritionnelle ne renseigne pas non plus l’acheteur sur la qualité des nutriments concernés, c'est-à-dire sur leur taux d’assimilation. C’est pourtant bien de la qualité des nutriments, et en particulier des protéines, que va dépendre la qualité de l’aliment dans son ensemble. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi : 18% de protéines d’excellente qualité, toutes assimilables et donc potentiellement exploitables par l’organisme de votre chien lui profiteront plus que 20% de protéines de piètre qualité dont la moitié serait inexploitable. Il convient donc de se référer à la liste des ingrédients pour identifier les sources de protéines utilisées (préférer par exemple « viande et maïs » à « farine de viande et blé »).
 

la qualité des protéines est essentielle pour les chiens sportifs
source : http://flickr.com/, auteur : jumping lab
L’analyse nutritionnelle doit également mentionner l’usage d’additifs alimentaires. La législation communautaire européenne définit comme additifs « les substances ou les préparations contenant des substances qui, incorporées aux aliments des animaux, sont susceptibles d’influencer les caractéristiques de ces aliments »[1]
Le fabricant n’a pas obligation de détailler la liste et les quantités des additifs utilisés dès lors qu’ils appartiennent à la liste des additifs agréés par l’Union Européenne et sont utilisés selon les normes établies. La seule mention obligatoire est alors « additifs CEE » ou « additifs UE » (comprendre : additifs dont l’usage est règlementé par les textes du Parlement Européen).
 
[1]    Directive 84/587/CEE du Conseil du 29 novembre 1984 modifiant la directive 70/524/CEE concernant les additifs dans l'alimentation des animaux
Journal officiel n° L 319 du 08/12/1984 p. 0013 - 0023

 



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